Beaucoup de petits canadiens ont appris la langue seconde à travers un manuel intitulé Conversation anglaise (ou française) à l'aide de l'image, au cours de leurs études primaires. Ce volume contenait vingt-quatre leçons, toutes illustrées par un tableau. Tableaux qui nous font aujourd'hui rêver à notre enfance idéalisée.
Ces manuels, en circulation au Québec de la fin des années 40 jusqu'au milieu des années 60 du XXe siècle, sont passés dans la mémoire collective sous le sobriquet de John and Mary going to school. Leurs images respiraient le bonheur et la sérénité des Fifties et nous apparaissent comme un retour nostalgique à un monde sans préoccupation.
Vous reverrez donc ces tableaux, chacun accompagné d'un texte qui n'a plus rien à voir avec l'apprentissage de la langue seconde. Mais, à bien y penser, John & Mary peuvent encore nous apprendre certaines choses qui étaient contenues dans ces tableaux, et pourquoi pas un destin antithétique?

mercredi 29 juin 2011

Doing their homework


DOING THEIR HOMEWORK

L’allure empesée de la mise de John & Mary que nous avons entrevue dans le tableau 9 se maintient dans leur salle de travail où ils font, ensemble, leurs devoirs. La cravate nouée autour du cou chez John et la robe pudique de Mary montrent que les enfants Martin sont straight vingt-quatre heures sur vingt-quatre! Ce qui est pénible de constater, c’est lors de la retouche du tableau, une dizaine d’années plus tard, rien n’a été enlevé de cette austérité dans la pose des enfants. Ici, comme dans le tableau 2 et le tableau 6, les dessinateurs ont retouché le tableau en fonction de mieux l’adapter à l’esprit des Sixties qui approchaient. Outre la confirmation du sexisme primaire des autres tableaux (John porte une chemise bleue et Mary une boucle rose), le chien Rover (c’est son nom) somnole dans le coin, près de la bibliothèque. L’essentiel du tableau original est donc repris dans le tableau retouché. Seule la stylisation des traits des visages et de l’ameublement distingue le second du premier tableau.
Malgré tout, certaines modifications sont à souligner: dans le tableau original, John porte sa tête dans sa main. C’est un travail de lecture et de mémorisation sur lequel il semble se pencher. Dans le tableau retouché, il apparaît plus enthousiaste (et plus joufflue aussi, le chapon sans doute) en regardant une carte géographique dans son livre. En avant, sur la table, au premier plan, un vieux dictionnaire Larousse que l’on retrouvera tel quel dans la retouche. Mary, dans un tableau comme dans l’autre, est à un travail d’écriture. Dans le second tableau apparaît, toutefois, un dictionnaire anglais qui n’existait pas dans l’original. Les instruments scolaires sont les mêmes d’un tableau à l’autre.

La pièce, aux murs verts comme dans la chambre de Mary et la salle à dîner, laisse sous-entendre que cette pièce est essentiellement «féminine». Dans le tableau original, les pots disposés de chaque côté de l’horloge sont vides. Dans le tableau retouché, ils sont porteurs de plantes. En retour, les tablettes de la bibliothèque sont moins désordonnées et plus fournies en livre dans le tableau retouché que dans l’original. Dans les deux tableaux, on retrouve une marine comme dans la salle à dîner. Le calendrier religieux est mieux dessiné dans le second tableau. Les chaises et la table de travail sont plus classiques dans le tableau original que dans le second. Quoi qu’il en soit, l’impression que nous gardons est que dans le second tableau, John & Mary sont davantage heureux de faire leurs devoirs que dans le tableau original.

Il faut dire que les devoirs d’école sont la chose la plus chiante jamais inventée. À une époque où l’on conseille aux travailleurs de ne pas amener leur «travail à la maison», qu’on contient les surcharges de travail, qu’on anticipe avec appréhension les burn-out, les enfants Martin, comme moi et tous ceux de ces générations, en plus des journées de classes à exécuter des travaux scolaires, devions amener des devoirs en plus à faire à la maison, le soir, après le souper. Il fallait que nous ayons tout notre temps l'esprit occupé par un quelconque exercice d’arithmétique ou de composition de français. Se préparer à la dictée du lendemain ou à la mémorisation des tables d'addition et de soustraction. Toujours les exercices les plus chiants disais-je, car sans cesse répétitifs, obsessionnels. Les mêmes exercices que nous faisions le jour, nous devions les répéter le soir et les fins de semaine. Aussi, je ne vois pas en quoi John & Mary peuvent sourire à continuer à besogner en dehors de leurs heures de boulot!

C’est que ces travaux n’avaient rien de créatif ni de réflexif. Ce n’était toujours que des apprentissages de la mémoire sur des matières ennuyeuses desquelles, souvent, nous ne comprenions rien. Apprendre par cœur les questions et réponses du catéchisme catholique, c’était débilitant: Question 42 (page 18): «Qu’est-ce qu’un mystère?». Réponse: «Un mystère est une vérité révélée que nous ne pouvons pas comprendre». Rien à voir avec les soirées meurtre et mystère… Comment une telle abstraction peut-elle développer l’esprit d’un enfant de sept ans? Les problèmes d’arithmétique n’étaient pas plus sérieux, surtout à l’époque où ils se coloraient de bondieuseries: «Papa me dit qu’il peut marcher environ 2 milles 2/3 en une heure. Lors du pèlerinage au Cap-de-la-Madeleine, à l’occasion de la fête de l’Assomption, il a marché durant 2 heures 1/4. Combien de milles a-t-il marché pour se rendre au Cap?» (Manuel Gérard Beaudry, 5e année!). Les livres de lectures ou de français n’étaient pas piqués des vers non plus. Parlant de dictées, en voici une dans le genre de l’exercice d’arithmétique pour les enfants de 3e année: «Le clocher est surmonté de la croix et du coq. Le coq indique le rôle des cloches, qui est d’éveiller les chrétiens et de rappeler l’heure de la prière. Les cloches annoncent les cérémonies de l’Église: la messe, les vêpres, le salut. Elles sonnent encore pour les baptêmes, les mariages, les enterrements.» (etc.) Ici, à Église, doit-on mettre un «É» majuscule (l’institution) ou l’édifice où se rassemblent les fidèles avec un «é» minuscule? Bref, le travail consistait à répéter la doxa et non à l’interroger, même de manière positive.

Le but de tous ces exercices redondants, qui même en se laïcisant conservèrent le même but, était de garder l’esprit occupé. Il était interdit, aux enfants, de jouer ou de rêver, car la vie n’est pas un jeu ni un rêve; c’est quelque chose de «sérieux», autant que le mot pouvait être sévère dans le contexte moral des petits Peyton Place d’Amérique du Nord. Compulser obsessionnellement des connaissances, sans doute de base, mais dont il était étroitement prescrit de ne pas dépasser, nous condamnait à une stérilité du «sur-place». Voilà pourquoi aux deux extrémités de la courbe de Pareto se trouvaient les inadaptés au processus scolaire. D’un côté, on voyait venir les drop-out incapables de suivre une discipline trop abstraite pour leur esprit; de l’autre, ceux dont les capacités d'abstraction étaient suffisamment développées de sorte que ces exercices mécaniques et répétitifs finissaient par les asphyxier. Mieux valait, pour l'éducation d'époque, un  nombre de connaissances restreint, centré sur l’apprentissage de la langue, du calcul et du catéchisme, qu’un élargissement vers d’autres connaissances potentiellement porteuses de danger moraux.

Voilà pourquoi, anarchiste déjà, je préférais les connaissances auxquelles les institutrices accordaient une portée secondaire. La géographie, les connaissances usuelles, à partir de la troisième année, où l’on apprenait les classes d’êtres, les astres du système solaire, les fleurs et les fruits, les moyens de communication, etc., et surtout, vous vous en doutez, l’histoire. Il n’y avait pas jusqu’à la bienséance et les cours d’hygiène qui m’intéressaient plus que les interminables leçons de français et de calcul. Même l’anglais, langue dans laquelle je suis devenu plutôt médiocre à partir du secondaire à cause d’un enseignement mal foutu, m’était préférable, en partie grâce, précisément, aux tableaux de John & Mary…
Comme je l’ai déjà raconté ailleurs, l’histoire que nous apprenions était de deux qualités: l’histoire du Canada, dès la première année, et l’histoire sainte dès la troisième. La continuité de l’une à l’autre était évidente pour l’esprit, même si les faits racontés semblaient à des années-lumières de distance les uns des autres. L’histoire du Canada était plutôt assez sanglante, car dans le principe de la morale catholique de l’époque, il fallait s’en tenir surtout à «l’épopée mystique» des martyrs qui avaient répandu leur sang sur notre sol, à l’exemple des premiers martyrs de la Chrétienté. Mais l’histoire était une discipline dynamique autant que descriptive, ce que n’étaient pas les autres disciplines enseignées à l’école. Il y avait là une dimension qui me fascinait, sans doute inconsciemment, qui était celle du récit et aussi des valeurs contenues dans ce récit. Les niaiseries catholiques retenues dans le catéchisme, le livre de monsieur Beaudry (même si le père marchait à un quart de vitesse vers le Rosaire) et les livres de lectures ennuyeuses, ne retenaient pas mon attention. J’étais, et je suis toujours resté, un élève médiocre. J’aurais voulu, certes, être le premier de la classe, qui était tout un honneur, ne serait-ce que pour m’attirer la fierté de mes parents, mais je n’étais pas doué. Je m’ennuyais à l’école où tout ce qui pouvait être plate à faire était tenue pour une matière indispensable.

Statue de Pierre le Grand à Moscou
Il faut travailler, et Dieu sait que j’ai soutenu ma part du fardeau d’Adam sur cette terre. Il faut travailler pour deux raisons, une psychologique et une autre sociologique. Psychologiquement, il faut travailler pour s’accomplir, se révéler à nous mêmes dans nos capacités et nos limites; il faut travailler pour être capable de traduire une vie éphémère en œuvre appelée à nous survivre et à nous dépasser. Il faut transmettre l’essentiel de notre subjectivité dans des œuvres qui sauront les conserver et interpeller ceux que la vie ne nous aura pas permis de rencontrer. Sociologiquement, il faut travailler pour la raison qu’évoquait déjà Charles Maurras au début du XXe siècle, parce qu’il faut laisser, en partant, un surplus à ce qui existait au moment où nous avons reçu la vie. Nous avons certes une ontologie à respecter de notre Être, mais nous avons aussi une fonction sociale à accomplir, et c’est par elle que notre Être sera moralement jugé par les siècles à venir. On a érigé des statues et des monuments à des hommes et à des femmes qui ont entraîné des millions de morts violentes. Par contre, les États se sont souvent montré chiches de générosité pour ceux qui avaient le plus contribué à nourrir la civilisation. Voilà pourquoi nous ne pouvons pas nous fier aux autorités pour assurer l’amélioration de la condition humaine.

L’humanisme de la famille Martin est un exemple de cette aliénation de la conscience, la conscience malheureuse qui s’ignore dans un bonheur domestique où le travail ne participe pas à l’émancipation mais à la reproduction de stéréotypes abstraits traduits en comportements concrets. Bref, John & Mary sont déjà des cocus contents. On leur enseigne, comme on l’a enseigné à moi, que le monde est bon et gentil et que si nous sommes bons et gentils avec nos semblables, ceux-ci le seront envers nous. Rien de plus faux. Le mal corrompt les intentions, même les meilleures, et j’ai vu la gentillesse se montrer sous son vrai jour comme une véritable saloperie. Le fait d’avoir écrit des dictées sur les clochers surmontés de croix et de coqs, d’avoir calculé des rendonnées pédestres au Cap-de-la-Madeleine ou d’ânonner sur les mystères que j’étais trop niaiseux pour comprendre ne m'a rien appris sur la conduite humaine, l’histoire, au contraire, m’a permis d’accéder à la conscience de soi, à la fois comme individu dans une continuité et comme membre d’une collectivité qui s’étendait, comme les ondes qui suivent le ricochet d’un caillou à la surface de l’eau, de ma «petite patrie» à l’humanité tout entière.

Aussi, la notion de «devoir» était-elle très vicieuse. Au XIXe siècle, elle était le cheval de bataille des réactionnaires contre l’esprit des Lumières tout entier porté sur les droits (en particulier les droits de l’homme). Un Joseph de Maistre ne cessait d’ériger les devoirs comme plus importants que les droits: devoirs envers les autorités, quelles soient religieuses, politiques ou parentales. Les chef de file du conservatisme et de la réaction ont suivi tout au long des deux derniers siècles et le mot «devoir» est celui privilégié par les gouvernements établis, les fascistes comme les communistes, les démocrates comme les socialistes. Monarchie ou République, il y en a eu que pour les devoirs du citoyen contre ses droits, toujours confondus par le légalisme. La liste des devoirs qui vous enserrent est toujours plus longue que celle des droits qui vous libèrent, et que l’on abrège assez vite à des principes abstraits. tandis que les devoirs sont généralement concrets et accompagnés de sanctions si jamais vous venait à l’esprit l’idée d’y déroger.

Il n’y a de vraies connaissances que celles qui émancipent autant l’esprit que le corps. Ce ne sont pas les contenus: mathématique, langues première et secondes, géographie et histoire ou physique et chimie: toutes libèrent comme toutes aliènent; il y va, avant tout, des intérêts personnels, des goûts particuliers, des aptitudes talentueuses et des promesses sociales de sécurité et de confort qui ne sont pas du tout à mépriser. Le seuil entre la compétence et l'incompétence se situe précisément là. Et dans ce cas, dépasser les limites de la matière scolaire ouvrira sur les meilleurs «devoirs» qui seront agréables à accomplir. De toute façon, plus nous creuserons notre champ d’intérêt particulier, plus les autres disciplines viendront s’y ajouter au fur et à mesure. Le savoir humain est entier, et il ne faut pas succomber à l’illusion de la spécialisation qui nous le présente fragmenté afin d’en ériger des parties saisies comme autant de propriétés privées exclusives des spécialistes, apparatchiki d’institutions universitaires ou de laboratoires de recherche. Là est l’aliénation la plus grave jamais causée au savoir; pire même que l’intoxication idéologique du religieux et du politique, la censure.

John & Mary, et c’est là sans doute le bon côté de ce tableau, vivaient dans une culture humaniste qui considérait encore la culture générale comme la marque d’un esprit ouvert et sain. Et c’est là le parti que j’ai pris de cette éducation idéologiquement intoxiquée de calculs écrit et mental, de français parlé et écrit et du psittacisme catéchétique. J’aimais apprendre, en dépit de l’école. J’aimais connaître des domaines larges et différents. Il y a un temps où le meilleur procédé pédagogique reste l’éclectisme, le temps du moins que l’esprit se retrouve, s’accorde avec le Socius ambiant comme avec la Psyché en formation. Imposer des méthodes ordonnées ne sert à rien car les motivations intérieures, qui relèvent de chaque individu, n’y sont pas. En ce qui a trait à l’intoxication idéologique, il ne fait que conditionner un esprit à l’intérieur de paramètres étroits qui équivalent à la carotte et au bâton. Malheureusement, c’était l’instruction qu’on me donna en 1960-1967 où la joie et le repentir étaient la «morale» de la lecture introduisant la lettre «j» dans mon vocabulaire.

J’ai ici l’édition de 1958 de Mon premier livre de lecture (prix 55¢). C’est le livre de lecture qui commence par les lettres «i» et «u», avec la souris cachée dans la meule de foin et le charretier qui crie hue à son cheval. La leçon concernant la lettre «j» montre un «ange» (où il n’y a pas de «j» même si on y retrouve le son j) et la petite Jovette (le «j» évoque ici la vie joyeuse et légère de Jovette) et la portée morale qui passe de la joie, à la punition et au repentir.

Quand Jovette vint au monde, les mauvais anges s’empressèrent d’accourir. Il y avait l’ange de la paresse, l’ange de la vanité, l’ange du plaisir défendu. Ils paraissaient beaux de loin, mais, de près, ils avaient une figure grimaçante et, quand ils volaient, leurs ailes claquaient comme celles des chauves-souris.

Un autre bruit d’ailes, cette fois très doux: j j j j, les mit en fuite. Ils partirent en promettant de revenir plus tard. Et l’ange gardien de Jovette - car c’était lui - commença à veiller sur son berceau. Parfois, il battait joyeusement des ailes: j j j j j et l’enfant se mettait à sourire. C’est ce qu’on appelle: sourire aux anges.

Pendant longtemps Jovette resta pieuse et sage. Chaque fois qu’elle était tentée de faire une vilaine action, elle entendait le j j j j tout triste de son ange qui s’éloignait et cela suffisait à l’arrêter.

Puis elle eut vingt ans et, comme elle était aussi légère que jolie, elle se dissipa. Au milieu du bruit des fêtes et du plaisir, jamais plus elle n’entendit le j j j j attristé de son ange gardien.

Un matin cependant, en revenant de la danse, elle se sentit très malade et comprit qu’elle allait mourir. Elle était seule et, dans le grand silence de sa chambre, elle perçut tout-à-coup le bruit d’ailes si longtemps oublié: j j j j. Avec émotion, elle se rappela son enfance pieuse, une larme de repentir perla à sa paupière et elle expira.

Elle fut transportée devant le divin Juge tenant une balance à la main. Les démons vinrent et entassèrent dans un des plateaux tous ses péchés. En voyant comme ils étaient nombreux, elle crut qu’elle était perdue. Mais elle entendit son bon ange arriver en hâte j j j j. Il n’avait pas grand’chose; tout ce qu’il put trouver, ce fut une pauvre petite larme qu’il déposa dans l’autre plateau de la balance. Mais, ô surprise! le plateau se mit à pencher; la petite larme pesait plus que tous les gros péchés.

L’ange gardien de Jovette prit donc son âme et, volant joyeusement j j j j j, il l’emporta au ciel. (p. 46)

D’où la morale que dans le catholicisme, vous pouvez faire tout le mal que vous pouvez pourvu que vous le regrettiez sur votre lit de mort, votre âme sera sauvée. C’était bien là ce qu'on appelle: gagner sur tous les tableaux à la fois; c'est la morale ou l'hypocrisie est contenue comme une cherry blossom dans le chocolat des bonnes intentions que nous expose la leçon «j». En 1971, parue une édition «rénovée» de ce manuel scolaire de première année. Le diable avait emporté Jovette et son ange gardien le remplaçant par un texte qui, pour être moins moralisateur, n’en était quand même pas moins d’une insipidité désolante:


Jean est heureux. Il vient de recevoir une carte postale de son parrain qui passe ses vacances en Gaspésie. La carte représente un rocher autour duquel volent des oiseaux au plumage d’un gris bleuté!

"Ce sont des mouettes", dit la maman de Jean, qui ajoute: "Elles sont très nombreuses sur les côtes de la Gaspésie. Elles font leur nid au creux des rochers et se nourrissent de poissons et de mollusques. Leurs ailes font "jj…jj" quand elles volent autour du rocher que tu vois là et qui s'appelle le Rocher Percé".

Jean souhaite aller en Gaspésie pour voir les mouettes, et pour écouter le bruit de leurs ailes: "jj…jj". (p. 42)

Nous n’irons pas jusque-là. En ce qui concerne Jovette, il n’y a rien de plus à dire que le mot célèbre de Victor Hugo: «Elle aimait trop le bal, c’est ce qui l’a tuée”. Pour Jean, son rêve s’est réalisé, et il est resté coincé dans le trou du Rocher Percé. C’est ce que ça donne des leçons idiotes et des devoirs imbéciles.

Alors prenons plaisir au travail qui fait couler en nous la sève de la vie et laissons aux institutions scolaires le soin de saboter tout cela. Il y aura toujours des esprits rêveurs qui finiront par passer entre les mailles du filet.

Montréal
29 juin 2011

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire