Beaucoup de petits canadiens ont appris la langue seconde à travers un manuel intitulé Conversation anglaise (ou française) à l'aide de l'image, au cours de leurs études primaires. Ce volume contenait vingt-quatre leçons, toutes illustrées par un tableau. Tableaux qui nous font aujourd'hui rêver à notre enfance idéalisée.
Ces manuels, en circulation au Québec de la fin des années 40 jusqu'au milieu des années 60 du XXe siècle, sont passés dans la mémoire collective sous le sobriquet de John and Mary going to school. Leurs images respiraient le bonheur et la sérénité des Fifties et nous apparaissent comme un retour nostalgique à un monde sans préoccupation.
Vous reverrez donc ces tableaux, chacun accompagné d'un texte qui n'a plus rien à voir avec l'apprentissage de la langue seconde. Mais, à bien y penser, John & Mary peuvent encore nous apprendre certaines choses qui étaient contenues dans ces tableaux, et pourquoi pas un destin antithétique?

samedi 2 juillet 2011

The Family in the country


 

THE FAMILY IN THE COUNTRY

Après onze tableaux, nous ne verrons pas encore l’aspect extérieur de la maison à l’architecture eschérienne des Martin, mais pour le dernier tableau du premier cycle d’études, nous aurons l’occasion d’admirer le cottage de campagne des Martin. Le cottage Martin n’est certes pas le cottage Landor, mais plutôt une charmante villa de deux étages avec solarium près d’un lac. Décidément, la famille Martin quitte de plus en plus son caractère de petit-bourgeois pour monter dans l’échelle de la haute bourgeoisie. Aussi, ce n’est pas sans fierté, encore, que nous pouvons voir les membres de la famille s’activer, chacun, à embellir l’environnement du cottage. Monsieur Martin pousse une brouette remplie de terre, son épouse, un large chapeau de paille sur la tête, entretient le jardin et la culture de belles tulipes, John passe la tondeuse et Mary arrose le jardin tandis que Rover chasse Pussy jusqu'à grimper à un arbre. Une cabane à oiseaux, fixée à l’arbre, reproduit le cottage Martin, avec sa toiture rouge. Dans le monde de monsieur Martin, les oiseaux ont également part au festin, mais à leur dimension. À l’arrière-plan la voiture bleue de monsieur Martin montre qu’ils n’ont pas besoin d’attendre l’autobus pour s’y rendre.

Cette leçon estivale n’en est pas une; elle n’est que la suite des onze autres tableaux, avec le même contenu lénifiant et la même vision du travail comme police morale et physique. La vie est belle parce que chacun est occupé à son affaire, tout comme à la leçon précédente du living room. Le tracé de pierres de couleurs différentes qui décrit un long chemin serpentant montre que le cottage Martin est une propriété privée qui récompense le dur labeur qu’y a mis monsieur Martin tout au long de sa carrière professionnelle. Il représente, de même, la récompense de son épouse, qui a toujours veillé à bien le seconder, surtout dans l’éducation des enfants qu’elle lui a donnés. Enfin, elle est une promesse pour les enfants Martin de continuer sur leur lancé d’obéissance et de travail ardu. Il ne s’agit ici ni d’un moment d’évasion, ni d’activités ludiques.

Évidemment, la possibilité de posséder un cottage à l’extérieur de la ville était un privilège assez rare dans mon enfance. Comme je l’ai dit plus haut, les Martin s’éloignent de plus en plus vers le haut de l’échelle sociale. Comme pour le deuxième cycle que nous verrons au vingt-quatrième tableau, la leçon morale du tableau 12 est celle de la réussite sociale, de la fierté de la richesse qui permet d’accéder au confort intérieur: confort domestique et confort moral.

Après tout, qu’y a-t-il de mal à se sentir confortable? Entre le chemin en serpentin et l’échelle appuyée à l’arbre, nous gravitons dans une application du jeu de serpents et échelles à la vie des habitants de Peyton Place. La vie à la campagne est décidément le complément et non plus l’antithèse de la vie à la ville. Certes, il y a encore des fermiers et nous visiterons à un certain moment la ferme de l’oncle George, mais le cottage Martin n’a rien d’une ferme. Le jardinet ne nourrirait pas la famille pour une année, les tulipes sont là pour enjoliver l’intérieur, la terre portée par le père est pour aménager son terrain et la tondeuse passée par John pour conserver l’herbe frais rasée afin de ne pas être pris pour des propriétaires négligents. Le cottage Martin est à mi-chemin entre la ferme de l’oncle George et la résidence principale, en ville. Ce n’est certes pas le «retour à la terre» des années soixante-dix, mais ce n’est plus la ville sans possibilité de fuites.

Le cottage Martin nous laisse seulement deviner que la vie des Martin peut être double, sinon trouble. Deux résidences, c’est deux possibilités de ne pas être dans l’une des deux maisons pour se retrouver dans l’autre. Tous les auteurs de soap télévisé de l’après-midi, ceux essentiellement regardés par les téléspectatrices, nous racontent d’inlassables feuilletons vaudevillesques avec des amants et des maîtresses rencontrés dans des cottages de campagne pendant que l’autre époux attend dans la maison principale. C’est le lieu où s’enfouissent, dans les secrets de l’adultère, les histoires les plus sordides et les tromperies les moins glorieuses. La résidence secondaire a pris la place des chambres d’hôtels de passe.

Pourtant, le cottage Martin n’a rien d’une garçonnière où d’une cache pour madame Martin. Tout y respire l’ordre, la propreté, l’élégance un tantinet légère, mais rien de sombre ni d’équivoque. Les Martin renouent avec leurs origines coloniales, agriculteurs, planteurs, cultivateurs. Certes, leurs activités ne sont qu’une pâle singerie de ce que fut la vraie vie coloniale: la déforestation, l’essouchement, l’assèchement des eaux marécageuses, la lutte contre les moustiques, les animaux sauvages, l’apprivoisement des cultures, enfin la log cabin, la cabane en bois ronds symbolisée par la maison de naissance d’Abraham Lincoln. C’est la vie sauvage totalement urbanisée, malgré l’absence des symboles urbains: gratte-ciel, commerces, offices publiques, rue passante, feux de circulation, etc.

Il suffit pourtant de bien regarder le tableau pour s’apercevoir que tout provient de la ville: les semis dans le jardin ont été achetés chez un horticulteur, de même que les outils qu’emploie madame Martin et la brouette de monsieur Martin chez un quincailler. Sa terre même a peut-être été achetée dans un Ro-Na ou un Home-Depot du temps. La tondeuse à gazon est de son époque mais sûrement pas construite par John. Le boyau d’arrosage conduit l’eau sur une longue distance. Le chalet, s’il est vieux, a été rénové et adapté pour perpétuer, à la campagne, le mode de vie auquel les Martin sont habitués en ville.

Avouons-le, ce n’est là qu’une mauvaise pièce de théâtre que les Martin se jouent à eux-mêmes. Ils jouent aux gentlemen farmers comme ils joueraient à la grande cuisine en suivant une émission de recettes à la télé. Ils perpétuent un idéal de la vie rurale sur laquelle fut construite l’Amérique du Nord depuis le XVIIe siècle. C’est encore-là un jeu que peuvent se payer seulement ceux qui en ont les moyens tant le coût du terrain, la construction et l’entretient du cottage, et l’essence et le moyen de transport nécessaires pour s’y rendre nécessitent un bon revenu familial. Comme monsieur Martin est seul à travailler, c’est-à-dire à être salarié pour toute la famille, il n’est sûrement ni ouvrier ni employé.

L’allégorie de la cabane à oiseaux fait également partie de la morale sociale de la réussite, mais elle évoque aussi la parabole des Évangiles. Dieu nourrit les oiseaux comme il assure la pureté du blanc des lys. Au cottage Martin, c’est monsieur Martin qui joue ce rôle de Dieu, et pour la société, sa promotion sociale permet à des employés ou des ouvriers d’avoir du beurre à étendre sur leur pain. Là réside la leçon religio-sociale de la culture capitaliste nord-américaine. L’abondance d’après-guerre, surtout aux États-Unis et peut-être un peu moins au Canada, laissait entendre que ces pays étaient les réussites des messages divins et libéraux, les deux liés par la réussite sociale. Avec les années de crises qui suivirent 1973, beaucoup de cottages Martin furent hypothéqués ou même vendus afin de permettre de sauver la résidence principale. La récente crise de 2008 a entraîné de semblables transactions de chalets et de cottages à la campagne ou sur le bord d’un lac, faisant perdre à leurs propriétaires le sel de leur existence.

Nous sommes loin de nous rendre compte de la distance historique qui sépare le monde actuel de celui où les Martin pouvaient se payer un cottage à la campagne. Les valeurs libérales et capitalistes ont beau être les mêmes, mais la sérénité à laquelle elles conduisaient en ces années de menaces nucléaires et d’«équilibre de la terreur» contraste avec le cynisme et les désillusions de notre actuel confort moral et économique. Le pouvoir d’achat, en respectant les proportions d’époque, n’a pas diminué. La pauvreté s’étale dans les grands centres urbains comme dans les Fifties, d’où la raison des Martin pour venir s’établir dans un bled de banlieue du genre Peyton Place. Aujourd’hui, cette fuite dans les résidences secondaires semble ne plus être possible que pour les familles les plus riches. L’adultère est devenu banal et les ménage à trois ou à quatre, chose quasi courante. Les noms à pentures se multiplient d’enfants issus de mariages successifs des deux parents. Les adoptions de populations exogènes augmentent la variété physique des demi-frères et des demi-sœurs. Dans les Fifties, le racisme élémentaire ou la ségrégation religieuse au Québec rendaient ces situations tout à fait inimaginables. Voilà pourquoi, malgré un même profil idéologique, les mentalités, les mœurs et les habitus ont complètement changé et, par le fait même, la relativité des valeurs.

Ce qui nous est devenu tout à fait banal faisait déjà la hantise de la morale des Fifties. Quand, dans les années 60, paraîtra aux États-Unis le célèbre film: Devine qui vient dîner? (Guess Who’s coming to diner, de Stanley Kramer, 1967), les Américains y trouveront, à travers les personnages des parents, l’expression de leur propre angoisse de voir, un jour, leur honnête petite Mary à la peau blanche s’enticher d’un John à la peau noire (ou à la religion épiscopalienne). Dans le contexte de la lutte des Afro-Américains pour l’égalité des droits civiques, ce film montrait que même les gens les plus simples et les plus honnêtes, même ceux qui se croyaient pas du tout racistes, confrontés à la réalité du problème, apparaissaient moins tolérants ou moins égalitaires dans leur application des droits de l’homme. Voilà pourquoi il n’apparaît jamais de non-blancs dans les tableaux de conversation anglaise. Tout y est ponctuellement «blanc», anglo-saxon et …catholique.

Il en est de même du problème des différences sociales. Le monde y est exclusivement petit-bourgeois, et même grand-bourgeois, comme dans le tableau 12. On n’y retrouve même pas un nègre de jardin! Les travailleurs en salopettes sont remplacés par des employés col-blancs. Ceux dont C. Wright Mills, à l’époque, essayait de dresser le portrait à travers ses enquêtes sociologiques. Ce monde des Fifties était-il raciste ou racial? Il était raciste parce que racial. Il ne voyait l’humanité pleine et entière que dans sa version à la peau blanche et au sexe masculin dominant. Tous les autres, c’est-à-dire tous ceux qui appartenaient à des ethnies non-blanches apparaissaient comme des humanités pas tout à fait complète. Même si cette attitude n’était teintée d’aucune haine raciale, la différenciation jouait son jeu d’isolement de la race blanche sur elle-même, comme la supérieure de toutes les autres, à l’exemple de Adam dominant toutes les autres races animales.

Se sentir conforter et confortable, c’était précisément préjuger de ces différences et ces distinctions, sans même tenir des attitudes haineuses. La fraternité n’était qu’un principe abstrait expérimenté à travers les hommes de même couleur. Si la Seconde Guerre mondiale rapprocha bien des hommes blancs des hommes de couleurs, elle ne le fit pas assez cependant pour rendre possible l’égalité des droits civiques. De même, entre les généraux et les officiers et simples soldats, les distances hiérarchiques renouvelaient les frontières sociales de la vie civile.

Pourtant, ce mode existentiel que pratiquait la famille Martin, étant présenté comme le modèle idéal du bonheur et du confort, fut reproduit par les «races» qui parvinrent à s’imposer à l’intérieur des puissances occidentales et en particulier en Amérique du Nord, peu portée jusque-là sur le métissage officiel. Les Afro-Américains comme les Haïtiens immigrés au Québec voulurent, eux aussi, leur cottage Martin. Ils adoptèrent les singeries du passé colonial dans lequel ils n’étaient pas ou seulement dans le rôle d’esclave ou de domestique. L’émigration en Amérique du Nord signifiait l’accès immédiat à son outil mythique de la liberté: l’automobile; l’isolement dans la propriété foncière, surtout en campagne, près d’un lac, avec jardinet. Ils voulurent, eux aussi, des garçons qui tondraient la pelouse et des filles qui arroseraient le jardin. Ils allèrent au magasin général acheter des semis et à la quincaillerie des outils pour travailler la terre qui dépendait moins de l’occupation que du contrat civil de propriété.

Cela peut paraître une singerie sans grande conséquence, pourtant c’est là que repose la pierre angulaire de la mondialisation actuelle. C’est dans la fascination que l’American Way of Life exerce sur les peuples des autres cultures et des autres civilisations que se répand le capitalisme, la démocratie, la culture médiatique de masse: ce qui constitue l’ossature du monde contemporain. Cette singerie, apportée par les techniques les plus sophistiquées, se révèle plus forte que les vieux systèmes religieux ou le droit le plus antique et le plus rudimentaire. Les plus vieilles institutions (l’Église) n’y échappent pas non plus qui font des papes des vedettes de hit-parade. Nous voici bien obligés d’affirmer que la vie modèle de la famille Martin est un accélérateur de l’impérialisme américain dans ses valeurs les plus étroites et les moins cosmopolites mises au service de la grande Völkerwanderung inaugurée dans les dernières décennies du XXe siècle et du cosmopolitisme que représentent les grandes corporations financières (Le F.M.I., la Banque Mondiale, l’O.M.C.) et politiques (l’O.N.U. et ses branches affiliées, l’Union Européenne, l’A.L.É.N.A, etc.). Le renversement du négatif au positif n’a fait qu’accélérer l’expansion de ce qui avait de plus pernicieux dans le monde occidental, et particulièrement nord-américain. Les distinctions sociales et raciales, les intolérances religieuses ou idéologiques, les confrontations politiques à l’intérieur même des nations se répandent sur un mode moins spectaculaire que dans les Fifties et les Sixties, mais elles courent selon un mode soft-fascism ou de violence ordinaire.

Autres temps, autres misères. Sans doute sommes-nous moins anxieux face à un éventuel conflit nucléaire qui prévalait dans les Fifties, mais les angoisses se sont multipliées, ce qui fait que la fuite dans un cottage au bord du lac ne nous rassure plus autant qu’en ces années cinquante. La fuite semble inutile. À se dépayser, le tourisme a remplacé la villa à la campagne. Le dépaysement sous haute surveillance dans les chaînes d’hôtels un peu partout dans le monde fait que l’on retrouve le même décor, partout où que nous soyons sur terre, avec les mêmes services et la même protection, séparés par une grille et conduits dans des autobus blindés dans la jungle des zoos anthropologiques. Il est difficile de dire où se situe le progrès dans ces voyages en bulles, même si nous voyageons plus facilement que dans les années soixante-dix, par exemple, où les aéroports et les navires de croisière étaient la cibles de terroristes, pour la plupart affiliés à des cellules révolutionnaires européennes. L’accroissement des mesures de surveillance rendent tout déplacement aussi désagréable que sécuritaire. La flambée des prix des billets d’avion et des séjours à l’étranger, surtout dans des pays aux sociétés instables, réduit le cercle des privilégiés pouvant se permettre de parcourir le monde comme les anciens globe-trotters des années soixante.

Les tulipes de madame Martin et la brouette de terre de monsieur Martin semblent bien insignifiantes comme passe-temps pour une famille soucieuse de maintenir l’ordre et la bonne conduite, même en période de vacance et à l’extérieur de la ville. Aujourd’hui, tout cela apparaît «affreusement» petit-bourgeois, borné, sans horizon, vieillot. Ce n’était pas le cas dans les Fifties et les Sixties. Il est vrai que le développement et l’extension des banlieues en dehors des centre-villes a ramené le cottage plus proche des limites urbaines, le tout en périphérie des centres d’achat. Le cottage, aujourd’hui, c’est la maison située à Laval ou à Brossard. En fait, la résidence principale et la résidence secondaire se sont fondues en une seule. Voilà pourquoi le fait d’avoir un cottage, un chalet au bord du lac, nous apparaît moins un signe de richesse ou de réussite sociale qu’un ajout à un pouvoir d’achat qui pourrait être dépensé autrement.

Il en va de même pour les enfants. On préfère les voir travailler le plus tôt possible, et même si John et Mary n’ont que sept ans, aujourd’hui existe une gamme d’activités organisées par les centres de loisirs urbains ou les camps en forêt. La vie y est plus palpitante que tondre le gazon ou arroser le jardin. De plus, monsieur et madame Martin, plutôt que de se soucier d’une seconde propriété qui leur entraînerait les mêmes préoccupations que la résidence principale, peuvent confier leurs vacances à une agence de voyage qui leur fournira le forfait idéal selon les documentaires et les guides touristiques qu’ils auront visionnés à la télévision. Comme le chantait une compagnie de téléphone vendant ses longues distances à l’époque: «la distance n’a pas d’importance».

Les vacances des Fifties sont donc loin de ressembler aux nôtres, parce que, précisément, le monde a changé en se mondialisant sur le mode accéléré. Bien que les refoulements soient devenus des frustrations, les purs idéaux du cynisme ulcéré, la vie familiale une nouvelle tribu dysfonctionnelle, la distance culturelle entre les deux époques nous montre quand même un chemin parcouru des plus importants de l’Histoire. Cette distance s’est accomplie, peut-être, sur le mode tortueux du chemin que suit monsieur Martin avec sa brouette, mais il s’est fait avec beaucoup moins d’éclats qu’au cours des deux siècles précédents où la moindre mutation était à l’origine d’une révolte voire même d’une révolution. Tout s’est fait en douce, non pas comme un «génocide», mais comme une singerie où tout le monde se déguiserait en ce qui s’imaginait être: arabe avec le couscous du lundi; créole avec le plat d’haricots rouges le mardi; chinois avec le riz frit au poulet du mercredi; italien avec la pizza du jeudi; madelinot avec la morue du vendredi; allemand avec les saucisses et la choucroute du samedi et juif avec le smoaked meet du dimanche! Comme le chantait le hit des années soixante-dix: «Tout le monde est pur et beau»…

Montréal
2 juillet 2011

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