Beaucoup de petits canadiens ont appris la langue seconde à travers un manuel intitulé Conversation anglaise (ou française) à l'aide de l'image, au cours de leurs études primaires. Ce volume contenait vingt-quatre leçons, toutes illustrées par un tableau. Tableaux qui nous font aujourd'hui rêver à notre enfance idéalisée.
Ces manuels, en circulation au Québec de la fin des années 40 jusqu'au milieu des années 60 du XXe siècle, sont passés dans la mémoire collective sous le sobriquet de John and Mary going to school. Leurs images respiraient le bonheur et la sérénité des Fifties et nous apparaissent comme un retour nostalgique à un monde sans préoccupation.
Vous reverrez donc ces tableaux, chacun accompagné d'un texte qui n'a plus rien à voir avec l'apprentissage de la langue seconde. Mais, à bien y penser, John & Mary peuvent encore nous apprendre certaines choses qui étaient contenues dans ces tableaux, et pourquoi pas un destin antithétique?

mercredi 22 juin 2011

Mary's clothes

MARY’S CLOTHES 

Deux tableaux fétichistes pour le prix d’un, avons-nous dit. Il était tout à fait normal de passer de la garde-robe de John à celle de Mary. Ici aussi, les vêtements et accessoires tournent dans le sens de l’aiguille d’une montre autour de la scène où l’on voit Mary reprisant une chaussette tandis que maman range un paletot dans le placard. La porte toute grande ouverte, nous voyons l’intérieur de ce placard. C’est connu. Les petites filles n’ont aucun secret pour leur mère. Contrairement à la chambre de John, on ne voit aucun vêtement d’extérieur suspendu à la paterre. La couleur jaune a été remplacée par un vert tendre et la croix par une statue de la Vierge (dans les Fifties, même les connotations religieuses étaient sexistes!). L’harmonie des rideaux avec le couvre-lit montre que maman a été la décoratrice d'intérieure de la pièce. Cette pièce d'ailleurs est décidément mieux rangée que celle de son frère. Et remarquez la posture de Mary, jambes croisées genou contre genou, assise sur sa chaise, elle a déjà acquise la posture de la parfaite sténo-dactylo des Fifties. La petite chatte noire à ses pieds déroule la pelote de fil (cat est, dans la circonstance, allégorie; la «chatte»: dans le manuel il est clairement écrit «The cat's name is Pussy», nom que les concepteurs du manuel ne lui auraient sans doute pas donné sachant qu'une vingtaine d'années plus tard, ils apprendraient, par le titre d'un film, que Pussy talk!). En en appelant au bestiaire sexiste, c’est la référence à l’organe sexuelle de Mary que la scène invite à considérer.

En ce qui a trait aux accessoires et vêtements de Mary, nous ne pouvons que considérer qu’ils échappent au stéréotype que nous retrouvions dans la garde-robe de John. Chandail et jupe, manteau à collet de fourrure, bas, foulard, costume de bain, soulier et caoutchouc, robe sans manche et tablier, chapeau, gants et mouchoir sont entremêlés avec un parapluie (remarquez la forme de la crosse complètement ronde opposée à celle du parapluie d’homme du tableau 3 en crochet, là aussi la distinction sexuelle est nettement marquée), un cintre et son crochet, une malle, une sacoche… La mère, que l’on voit ici de dos, alors qu’elle regardait John dans le tableau précédent, s’affaire dans le placard. Ici nulle attente à y avoir. Le fond jaune de la galerie renvoie à ce que apprenions sur le symbolisme de cette couleur dans le tableau 2: John his saying his morning prayer. La boucle rouge que porte Mary est la même que celle qu’elle portait dans ce même tableau. Coquette et innocente à la fois, Mary est une jeune fille range dont les jambes sont bien fermées. N’y entrera pas qui y pense.

 Mary est une petite fille rangée. Bien élevée, comme son frère, elle est le symbole même de l’innocence. Souriante, assidue à sa tâche ingrate de repriser un bas, elle apprend à imiter maman. Son parcours est prévu pour être moins sinueux que celui de son frère. Pourtant, elle est bien ce que nous révèle son allégorie animale: elle est une petite chatte sur une chaise brûlante. La paterre à crochets dressée derrière elle est un rappel de la menace qui plane sur cette virginité pré-pubère. Là où John mettait son pied sur la chaise, ici Mary y est confortablement assise. Sa robe décente jusqu’au collet qui enserre son cou la désigne comme l’enjeu d’une bataille qui se livre à l’arrière-plan entre l’invitation à la luxure et la protection de la Vierge Marie. Paterre, statue de la Vierge et la chatte qui déroule la pelote de fil se confrontent pour le corps et la conscience de la malheureuse jeune fille. Mary’s clothes équivaut à une fable moderne analogue au conte du Petit Chaperon rouge. La grand-mère est remplacée par la statue de la Vierge et le loup avec ses crocs par la paterre. La chatte indique un détour du chemin (par le fil déroulé). La robe rouge de Mary évoque de même le costume du personnage du conte.

Le tableau 4 pourrait porter comme sous-titre Rencontre de la Vierge et du serpent. Il reprendrait à la fois l’avertissement de Yahweh au serpent au moment de la condamnation au Paradis: «Je mettrai une hostilité entre toi et la femme, entre ton lignage et le sien. Il t’écrasera la tête et tu l’atteindras au talon» (Gn 3, 15), et l’écho contenu dans la fable de l’Apocalypse (12) de la Femme et du Dragon. Le serpent rampera vers toi et toi tu l’écraseras du talon. C’est exactement ce qui se passe dans le tableau. Comme les apôtres endormis au jardin des Oliviers, la mère est dans le placard où l’on sait que dans la version de Perrault le loup enferma la grand-mère. Ici, elle s’occupe de mettre le paletot sur un cintre et de ranger le placard parfumé. Elle fait dos à la fois à Mary, à la petite chatte et aux spectateurs du tableau. Elle veut qu’on l’ignore et tient à ignorer ce qui se passe dans la chambre. À sa fille de savoir quoi faire.

La paterre est dressée droite, dénudée de vêtements (que fait-elle donc là?). Ses crochets sont à l’image de ceux des vipères et autres serpents venimeux. Le dessinateur la fait se dresser derrière l’épaule de Mary. Près d’elle, la statue de la Vierge est posée sur un socle vissé au mur. Ce n’est pas n’importe quelle Vierge, il s’agit de l’Immaculée Conception, c’est-à-dire la Vierge honorée dans l’image d’une conception virginale, donc épargnée par l’acte de chair dans l’accomplissement de son devoir de mère. C’est elle qui, dans la mariolâtrie d’un Pie IX, met le pied sur la tête du serpent. La Vierge, c'est connue, est la protectrice des prostituées, malgré elles,  pauvresses dans le besoin ou courtisanes esseulées, elle va les sauver de la perdition du Malin. Les deux adversaires s’apprêtent donc à croiser le croc pour le salut de la petite Mary.

Chaque parti à son allié. La paterre a la chatte. C’est elle dont l’allégorie (par l’animal mais aussi par la couleur!) envoie au sexe de la femme. La patte de l’animal est posé sur la pelote jaune. Le jaune, rappelons-le encore, est un jaune solaire, un jaune royal, impérial, christique. C’est aussi la couleur de la chaussette qu’elle reprise, mais est-ce bien la sienne, et de cette ambivalence dépend la réponse. En effet, il est inconcevable dans l’univers sexiste des Peyton Places des Fifties que les garçons se mettent eux-mêmes à repriser leurs chaussettes. On s’imagine déjà mal papa reprisant sa chaussette! C’est une tâche pour maman, c’est évident. Et Mary étant appelée à succéder à sa mère, elle s’entraîne déjà à repriser des bas …de John. Le jaune rappelle sa présence à laquelle il est associé depuis le tableau 2. Pour le moment, rien n’indique que ce soit précisément son bas à elle que Mary reprise puisqu’elle les porte aux pieds. Ce bas peut donc appartenir aussi bien à John qu’à Mary. Que peuvent nous révéler alors la parade des vêtements qui gravitent autour de la scène?

Certes, comme dans le tableau précédent, nous ne retrouverons ni soutien-gorge, ni gaine culotte, ni petite culotte, ni jarretière dans la garde-robe de Mary. Pourtant, nous la voyons moins «pognée» que John. Elle a une robe sans manche, ce qui ne révèle rien de particulièrement pudique chez les jeunes filles. On y voit aussi son costume de bain (une pièce), ce qui est déjà plutôt audacieux mais non déplacé pour l’époque. Inscrits dans leurs stéréotypes sexistes John & Mary traduisent le double bind entre la retenue bourgeoise du garçon et la légèreté acceptée de la jeune fille. Mary est là pour plaire aux garçons, beaucoup plus que John ne l’est pour les filles. S’il était possible de considérer John comme un futur mobster par son costume anachronique, on ne peut pas en dire autant d’une éventuelle Mary belle-de-jour.

Ce que le tableau indique, c’est plutôt que la vocation de Mary est contenue dans son sexe. Elle est fille et son éducation doit en faire une femme, voilà pourquoi maman n’est pas inquiète du drame qui se déroule dans la pièce. La Vierge mettra son pied sur la tête de la paterre. Si John pouvait anticiper de devenir comptable, ingénieur, médecin ou quelque autre professionnel à l’image de son père; l’idée d’une carrière pour Mary est impensable. À peine possède-t-elle la position d’un des seuls métiers autorisés aux filles: le secrétariat! Nul uniforme professionnelle dans le tableau: ni infirmière, ni guide, ni policière ni soldate. Mary, au mieux, suivra les traces de son institutrice, que nous rencontrerons plus loin, qui est, pour une jeune fille, la seule profession à peu près tenue pour honnête à l’époque. Son sac à main et sa malle laissent supposer qu’elle sera une jeune fille rangée, tenant sa place, et nous n’aurions aucun doute sur cet avenir certain si la malle n’était pas ouverte et vide…

Serait-ce aller trop loin de mettre en parallèle les jambes croisées et fermées de Mary avec la malle à la gueule toute grande ouverte? La malle peut être un doublet du placard, ici les deux ouvertures se renverraient l’une à l’autre. La seule différence est que le placard est plein et contrôlé par la mère alors que la malle est large ouverte et ouvert à tout venant. Elle s’oppose, en suivant une ligne imaginaire en diagonale, aux genoux collés de Mary. Sur une même horizontale, on retrouve des symboles virils (crochet et cintre, soulier et caoutchouc) et féminins (le costume de bain une pièce, le foulard et la sacoche, celle-ci fermée!). Mary serait-elle bien une belle de jour en puissance, fantasme masculin des femmes de petites villes telle que Peyton Place? Le seul constat solide que nous puissions supposer,  c’est que les stéréotypes sexistes traînaient avec eux l’inversion de la morale qu’ils supposaient enseigner. L’obéissante jeune fille, sous la protection de Marie, se laisserait tenter par sa «chatte», la patte sur la pelote jaune, à écouter la suggestion de la paterre. Au pire du drame, Mary refermerait la porte enfermant maman dans le placard, tandis que la paterre jetterait la statue de la Vierge par terre qui se briserait en morceaux: le drame se jouerait sur le lit, comme dans La philosophie dans le boudoir du marquis de Sade, la fille s'en prenant à l'utérus de sa propre mère, profanant son esthétique et sa bienséance. Le malle serait alors toute grande ouverte prête à recevoir la pelote jaune lancée par la chatte. Là où on ne s’imaginait pas John se retourner pour violer sa mère contre la porte fermée du placard, ici, il est permis d’imaginer le sacrilège, crime à la fois de lèse-maternité et de lèse-divinité. Alors que le tableau 3 ne présentait qu’une évocation onirique et cinématographique de la dégradation professionnelle de John, le tableau 4 se charge d'une forte dose de projections perverses. Il se prête plus que jamais aux pires débauches de la morale bourgeoise des Fifties.

Mary n’a rien pourtant d’une tentatrice. Elle n’annonce ni la vamp, ni la petite fille perverse. Elle joue à la poupée et fait ses devoirs avec son frère. Elle apprend, avec maman, à faire la cuisine, s’amuse à fabriquer des robes pour ses poupées. Elle ne s’inquiète pas de son avenir qui semble déjà tout tracé, mais sur un autre mode que celui de John. Elle n’est ni Susan Hayward ou Marilyn Monroe. Elle est pourtant l’une de ces innombrables petites filles rêveuses de ces temps où, coincée entre la menace de la bombe atomique et l’insouciance de la vie domestique, le choix semblait ne pas être trop difficile à faire. Dans le monde où papa et maman ne seront plus là, elle pourrait toujours compter sur le soutien affectueux de son frère, et John de celui de Mary. Tel était l’idéalisme de la vie familiale en ces années 50-60. Le Vietnam, le déploiement des missiles à Cuba, la prolifération des armes à destruction massive ont dressé une situation inconnue dans les années 1950 pour les jeunes filles. Si le féminisme a été l’idéologie par laquelle ce recentrement de la place des femmes dans la société a pu s’accomplir, ce n’est pas lui qui a créé la situation propice à ce recentrement. Comme la prophétie des dix années de vaches grasses et les dix années de vaches maigres, le cocon familial des Fifties fut le temps des vaches grasses. Les revues et les publicités de l’époque le confirment. La place des femmes est d’être des objets symboliques dans la pure tradition bourgeoise. Mère, épouse et fille obéissante, même trajectoire. La femme fatale était une icône des films, les mêmes où l’on voyait les gangsters s’entretuer pour elle et le butin qui venait avec! Mary est peut-être coquette, elle n’est sûrement pas coquine!

Voilà comment on apprenait à être femme dans les années cinquante, en Amérique du Nord. Il était difficile d’imaginer que les années 60 étaient pour modifier ces perspectives. Les grands tabous de la sexualité non reproductrice, de la contraception et du contrôle des naissances, du célibat et du lesbianisme, des mariages successifs et des familles éclatées restaient encore inimaginables. Si la fameuse pilule anticonceptionnelle pouvait enfin libérer le sexe de la maternité (ou de la reproduction), elle séparait aussi le sexe du sentiment amoureux. À court terme, tout le monde y gagnait, et surtout les femmes. Plus jamais aucune petite fille ne serait éduquée comme Mary, à répéter la fonction maternelle comme le prix d’Ève à payer pour la faute au Paradis. Cette libération était pourtant contenue dans cette éducation, mais sous forme inconsciente. La chatte noire la patte sur la pelote jaune en appelait à sa sexualité tout comme les crocs du chien de John déchiquetant une chaussette. Ses jambes croisées, genoux serrés, attendaient pour se décroiser comme était ouverte le couvercle de la malle. Bientôt, la statue de la Vierge serait remplacée par les posters des idôles masculines de groupes rock’n roll ou des stars de cinéma. La paterre pourrait toujours être repeinte de couleurs et servir à suspendre toutes sortes de maillots ou de bonnets de soleil. La vie cesserait d’être insipide. Les souffrances des petites Mary de Peyton Place ne seraient plus muettes, mais elles allaient être encore plus éprouvantes.

La profondeur du champ de vision, ici comme dans le tableau précédent, reste un effet didactique pour le maître de classe; elle maintient la distanciation que nous rencontrons depuis le tableau 2. Ce n’est pas seulement une question de perspective comme effet poétique du tableau. Il y a une dimension symbolique et une dimension morale qui s'y ajoutent et aucune des deux n’échappe à l’autre dans la lecture de la scène. Le fétichisme se renouvelle ici pour les voyeurs, ceux qui prêtent une intention équivoque aux objets et aux individus représentés. La violence de John’s clothes s’exprimait par l’aspect mobster de ses vêtements que nous ne trouvions pas aussi stéréotypés pour les jeunes garçons. Celle de Mary’s clothes s’exprime plus brutalement. Sa lecture symbolique saute aux yeux avec la même évidence que l’ambiguïté morale semble renversée par l’accumulation des symboles contradictoires: Vierge/paterre, chatte/pelote jaune, jambes croisées/valise ouverte, etc. S’en tenir au sexisme qui transpire de la superposition des deux tableaux est également une évidence mais sa portée est banale. John apprend déjà à «s’uniformiser», c’est-à-dire à porter un uniforme, un costume qui le réduit à un état fonctionnel, criminel ou soldat, policier ou marin peu importe. Mary en est encore à l’identité sexuelle de sa fonction sociale. Elle n’est là qu’en tant qu’accessoire, non seulement aux personnages mâles, le père ou le frère, John. Elle l’est aussi pour sa mère qui se reproduit en elle. Elle l’est pour ceux qui l’emploieront si elle devient secrétaire ou institutrice. Elle finira par poser en bathing suit sur le capot d’une voiture dans une publicité de Playboy. Son problème est décidément ontologique. Qu’est Mary dans l’ordre des êtres entre le naturel et le surnaturel? Rien qu’une femme, dirions-nous. Et John, un garçon qui deviendra un homme en s’accomplissant par une fonction familiale (donc sexuelle également), mais par une fonction sociale plus large. On lui permettra un pouvoir de vie et de mort qu’on refusera à Mary …du moins, encore pour un certains temps.

Toute la crise des genres repose sur ce conflit ontologique qui réduit une moitié de l’humanité à sa seule fonction sexuelle (et les rôles sociaux immédiatement liés) alors que l’autre moitié est ouverte à des fonctions sociales variées (le monde de la politique, du droit, de la recherche scientifique, des sports de contact, des corps d’officiers: armée, police, pompier, etc.)… L’entrée massive de cette première moitié de l’humanité dans le cercle restreint de ce qui était le privilège de la seconde moitié va se jouer durant l’âge adulte de John & Mary. Ce fut peut-être l’un des plus grands bouleversements révolutionnaires, non seulement en Occident, mais dans le monde entier, et dont les résonances sont encore manifestes dans les civilisations non-occidentales. On a mis la priorité sur la technique, le savoir, l’armement bien sûr, la consommation et les communications de masse, mais nos yeux sont restés aveugles sur l’ampleur de «la révolution sexuelle», car si elle n’a pas apporté le bonheur attendu, elle a bouleversé dans la quotidienneté des liens interpersonnels et des rapports sociaux la distance qui autrefois séparait les individus les uns des autres.

Nous pouvons bien rire aujourd’hui de ce combat symbolique entre la statue de la Vierge et la paterre, l’ignorance de la mère et l’innocence de la fille, la petite chatte qui joue avec la pelote de fil, la forme de la crosse des parapluies et la malle ouverte et le sac à main fermé. Nous nous disons que ce tableau est tout imbu de la sérénité de la vie familiale et domestique d’avant les grands bouleversements, un peu comme un tableau de Chardin ou de Fragonard rappelleront la douceur de vivre de l’Ancien Régime à ceux qui auront survécu à la Révolution. Aujourd’hui, ils bercent nos films de nostalgies, nos émissions télé d’anecdotes promptes à scandaliser les nouveaux bien-pensants du post-modernisme. La mode rétro du post-féminisme, même parmi les jeunes filles qui s’acceptent comme accessoires sexuels pour les hommes comme pour les employeurs, va jusqu'à entraîner combien de jeunes hommes à s’accepter sur le même mode comme accessoires sexuels pour les deux sexes comme pour les employeurs. L’innocence idéologique des Fifties a trouvé dans l’outrageous du XXIe siècle la perversion érigée en idéologie dominante. Entre les deux hybris, il est difficile de dire laquelle est le moins déshonorable pour l’homme comme pour la femme, le sens de l’honneur ne faisant plus partie de la définition que nous attachons au concept de dignité humaine. À travers les conflits entre la nature et la culture, il était possible, à travers les symboles subliminaux du tableau 4, d’éviter le recours à la pornographie où nous n’y retrouvons plus aucun contenu symbolique et où la dimension idéologique se réduit au cynisme du corps-objet en échange du money talks.
Montréal
22 juin 2011

4 commentaires:

  1. Quelle anayse ! Freud en perdrait son cigare.

    Mary tient ses jambes bien serrées, oui, c'est à cause de John le petit saligaud.

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  2. En tout cas, ma petite Rainette des bords de la Rivière des Iroquois en perd son «l» …comme la cloche de notre premier livre de lecture! Freud et la Sainte-Vierge, confondus dans un même délire analytique! Ça se voit pas tous les jours! Si Mary tient ses cuisses bien serrées, c'est parce qu'elle rêve de devenir sténo-dactylo dans l'entreprise de son papa. - Cessez, je vous prie, de voir le mal tout-partout…

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  3. dans "John is saying his morning prayer" Mary sort de la salle de bain qui semble être dans la chambre de John.

    Non c'est pas moi qui a l'esprit mal tourné, ce sont les dessinateurs !

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  4. C'est ainsi qu'on apprenait aux jeunes garçons de mon âge que les femmes étaient de démoniaques tentatrices. Il fallait donc prier très fort le bon Jésus et la Sainte-Vierge pour qu'ils nous tiennes écartés, loin à l'abri de ces êtres lubriques dès l'âge où elles commençaient à jouer avec des poupées qui font pipi.

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